Le Dépistage Organisé du Cancer du Col de l’Utérus (DOCCU) constitue un enjeu de santé publique. Le cancer du col de l'utérus est le 12e cancer le plus fréquent chez la femme en France avec plus de 3000 nouveaux cas par an. Il est responsable de 836 décès en 2022 (1). De plus, c'est l'un des seuls cancers pour lesquels le pronostic se dégrade en France avec un taux de survie à 5 ans en diminution : 63 % en 2010-2015 contre 68 % en 1989-1993 (1). Bien qu’un dépistage régulier de toute la population-cible permettrait de réduire son incidence de 90 %, le taux de couverture n’atteignait que 59,5% pour la période 2020-2022(2) (moyenne nationale).
Afin de favoriser sa détection précoce, de pouvoir le soigner plus facilement et limiter les séquelles liées à certains traitements, un programme national de dépistage organisé a été déployé depuis 2018. Il repose sur un cahier des charges encadré par l’arrêté du 4 mai 2018 publié au Journal Officiel définissant ses modalités, son suivi et son évaluation, modifié par l'arrêté du 16 janvier 2024(3).
En France, trois programmes nationaux de dépistage organisé des cancers sont mis en œuvre : . le dépistage organisé du cancer du sein, le dépistage organisé du cancer colorectal, le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. L’organisation des programmes de dépistage organisé a été rénovée suite à la parution de l’arrêté du 16 janvier 2024 relatif aux programmes de dépistages organisés des cancers(3) publié au Journal officiel. Le pilotage stratégique des programmes nationaux des dépistages organisés des cancers est sous la responsabilité de la direction générale de la santé (DGS). Elle l’exerce en lien avec la direction de la sécurité sociale, les organismes d’assurance maladie, l’Institut national du cancer (INCa) et Santé publique France (SpF). L’INCa, chargé de coordonner les actions de lutte contre le cancer, fournit l’expertise nécessaire aux programmes de dépistages organisés des cancers en s’appuyant notamment sur les professionnels des centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC).
Le Ministère de la Santé et de la Prévention dans sa feuille de route 2021-2025(4) pour sa stratégie nationale de lutte contre les cancers 2021-2030 a annoncé sa volonté de renforcer la participation aux dépistages pour atteindre les objectifs européens de 80 % de couverture pour le dépistage du cancer du col de l’utérus et de mobiliser l’ensemble des acteurs impliqués dans les dépistages des cancers pour une meilleure adhésion.
Le rôle central du médecin généraliste et de la sage-femme dans le dépistage du cancer du col de l’utérus est incontestable pour des raisons d’accessibilité et de proximité évidentes
- Ce sont souvent les premiers interlocuteurs des patientes dans le parcours de soins.
- Ils permettent un accès facilité au dépistage, notamment dans les zones rurales ou sous-dotées en gynécologues.
- Leur présence régulière dans le suivi médical favorise une relation de confiance, propice à aborder des sujets sensibles comme le dépistage.
Leur rôle d’acteur, d’informateur et de relais vers les autres professionnels de santé est précieux en jouant un rôle clé dans l’éducation à la santé et en levant les freins liés à la peur, la gêne ou la méconnaissance du dépistage
En cas de résultat anormal, ils assurent le suivi médical, orientent vers des spécialistes (gynécologues, colposcopistes).
Leur implication permet de toucher des populations éloignées du système de soins, en situation de précarité ou peu sensibilisées à la prévention.
Dans ce contexte d’évolution organisationnelle, il est essentiel pour eux d’actualiser leurs connaissances sur les programmes de dépistage organisé et notamment celui du cancer du col l’utérus. Pour les aider dans leurs pratiques, outre les connaissances afférentes au cancer du col de l’utérus (épidémiologie, histoire naturelle de la maladie, facteurs de risque, etc.), les professionnels de santé ont besoin de connaître les grandes lignes du programme et notamment ses modalités organisationnelles.
C’est pourquoi, le CRCDC des Hauts-de-France, dont les missions d’information et de formation des professionnels de santé ont été renforcées dans le cahier des charges relatif à l’organisation régionale des dépistages organisés des cancers publié le 16 janvier 2024 dans le journal officiel (3), a à cœur de proposer une formation spécifique sur cet enjeu de santé publique dédiée aux médecins généralistes et sages-femmes.
Sources :
(1)https://www.cancer.fr/toute-l-information-sur-les-cancers/se-faire-depister/les-depistages/depistage-du-cancer-du-col-de-l-uterus
(2)https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers/cancer-du-col-de-l-uterus/documents/bulletin-national/participation-au-programme-de-depistage-organise-du-cancer-du-col-de-l-uterus.-periode-2014-2023
(3) https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2024/1/16/TSSP2332083A/jo/text
(4) https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/feuille_de_route_-_strategie_decennale_de_lutte_contre_les_cancers.pdf
La formation se déroule en E-Learning, sur la plateforme du CRCDC des Hauts de France, en 8 chapitres successifs.
Les contenus suivants vont être présentés à l’apprenant par des experts en s’appuyant sur des supports alternant des apports cognitifs, des séquences d’apprentissage, des synthèses et de l’évaluation des connaissances.
Support pédagogiques : diaporamas commentés (méthode affirmative) avec des activités interactives, des synthèses récapitulant les messages clés, des quiz et des cas cliniques.
A la fin de cette formation, les participants seront capables de :
- Informer et conseiller leurs patientes sur la prévention primaire et secondaire du cancer du col de l’utérus,
- Inclure dans le programme de Dépistage Organisé les patientes éligibles conformément aux recommandations en vigueur,
- Expliquer les résultats des tests de dépistage et d’assurer le suivi adéquat en collaboration avec le spécialiste en cas de test positif.
- Délivrer une information claire et individualisée à chaque usager sur la modalité de dépistage qui lui est recommandée,
- Accroître son rôle en matière d’éducation sur les mesures de prévention, l’information éclairée des personnes cibles aux programmes de dépistage et l’amélioration des prises en charge du cancer sur l’ensemble du parcours.